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Le lac de Lourdes

Chronique hebdomadaire n° 27 - Quatrième dimanche de Pâques 11 mai 2025


Bernadette n’est peut-être jamais allée au lac. A l’époque, ce n’était pas un lieu de promenade, encore moins de baignade. Mais elle a, sans doute, entendu « la légende du lac », plus ou moins décalquée du texte de la Genèse sur Sodome et Gomorrhe, croisé avec l’histoire de la veuve de Sarepta (1 Rois 17). La légende n’est attestée qu’à partir du 18ème siècle.


En ce temps-là, une opulente cité de carriers et de tailleurs de pierre dressait, dit-on, ses hauts édifices et ses belles maisons bleues à l’endroit même où le lac de Lourdes étale maintenant la nappe glauque de ses eaux. 

Effectivement, une zone du lac était une tourbière. 


Un soir d’automne, entra dans la ville un miséreux qui cheminait, pieds nus, les épaules voûtées, appuyé sur un bâton de bois. Et ce pauvre hère allait de maison en maison, priant bien humblement qu’on lui donnât quelque miette pour apaiser la malefaim qui le torturait. Partout, il ne reçut qu’affronts et n’essuya que refus, à croire que les carriers de la première Lourdes avaient le coeur aussi dur que le roc bleuté qu’ils exploitaient au flanc ouvert de la montagne. 


Le pauvre homme allait sortir de la ville quand il aperçut une chaumière aussi misérable que lui. Une jeune femme, coiffée du foulard noir des veuves de Bigorre, vint ouvrir et dit simplement :


Entrez, vous qui semblez être le Pèlerin de la Misère.

- Femme, j’ai grand faim. A manger, à manger, pour l’amour de Dieu ! 

- Eh bien ! Soit ! Tu mangeras… Avec ma dernière poignée de seigle, je vais pétrir pour toi un gâteau que je mettrai à cuire sous la cendre.

Cependant que le gâteau cuisait, ô merveille ! De gâteau noir de seigle qu’il était, il devint galette dorée de froment. Et à côté de cette galette dorée, une autre parut, et puis une autre encore. 

Le mendiant prit les trois galettes, fit sur elles le signe de la croix et les mangea.

- Dans cette ville de mauvais riches, pauvre femme et pauvre mère, toi seule fus pitoyable au gueux sans gîte et sans pain errant sur le chemin.


La ville va être punie. Elle sera engloutie dans un lac aux bords de fange (la tourbière). Que la femme s’enfuie avec son fils, sans se retourner ! Trop curieuse, la femme se retourna… Elle fut transformée en un rocher qui surnage encore. Son fils fut englouti, mais emporté par les anges. 


Au long des siècles, il fut question d’un canal qui partirait du lac. Puis de l’assécher pour accroître le domaine de Charles Armand Jules de Rohan, vicomte de Lavedan, premier baron de Bigorre. Des conflits se produisirent fréquemment entre propriétaires du lac et riverains, sur la hauteur des eaux. A l’époque de Bernadette, nous trouvons des noms mêlés à l’histoire des Apparitions : le maire, Anselme Lacadé, notaire, doit faire entendre raison à Maître Brice Dufo, avocat, un des premiers notables à y avoir assisté et à être convaincu. A la mairie, le notaire avait succédé à l’avocat. 


L’histoire contemporaine est assez pittoresque. Le lac servit quelque temps (1935) de base à une compagnie d’hydravions. Avant de servir pour un championnat d’Europe de hors-bords. Mgr Théas est favorable, comme pour le passage du Tour de France dans les Sanctuaires. La Messe est célébrée au bord du lac. Plus récemment, les paras s’y entraînèrent : comment s’en tirer si l’on saute sur une zone aquatique ? Autre sport : le golf sur un parcours qui fait plus de cinq kilomètres. 


 
 
 

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