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Le cachot

lourdesparoisse

 

Chronique hebdomadaire n° 14 - Dimanche 9 février 2025


Dimanche dernier, nous avions laissé les Soubirous rue du Bourg. Ne payant pas le loyer, ils doivent partir et laisser en gage la belle armoire qui était leur seule richesse. Dans les premiers mois de 1857, ils sont recueillis par un cousin de Louise Soubirous, André Sajous. Depuis une dizaine d’années, il occupait l’ancienne prison qui avait été abandonnée à cause de son insalubrité. 



La porte qui donne sur la rue des Petits-Fossés a été conservée. Le couloir où se trouvent quelques souvenirs émouvants, dont la clé de la maison, conduisait à une cour avec des communs qui débordaient et un tas de fumier. Sur le couloir s’ouvraient deux pièces qui ne communiquaient pas entre elles : le passage a été aménagé en 2008. Le cachot était la deuxième étape sur le Chemin du Jubilé : le pape Benoît XVI s’y est rendu après être allé au baptistère. 











Des locataires habitaient sur la rue, les Soubirous sur la cour. Le « cachot » proprement dit consistait en une pièce de 16 m². André Sajous dit lui-même : « La chambre était noire, pas saine. » En mars 1858, deux médecins diront aux parents de Bernadette : « Ne restez pas dans cette maison, si vous voulez conserver vos enfants. » 


Vingt ans après les faits, André Sajous a l’honnêteté de reconnaître qu’il « n’était pas content » quand son oncle lui dit : « Puisqu’il sont sur la rue, il faut les loger. » Lui-même habitait à l’étage. Il avait cinq enfants et « j’avais compris que ma femme, très bonne, leur donnerait de mon pain ». Elle leur a même prêté quelques chemises et « leur donnait souvent quelque peu de pain de milloc. Les petits cependant ne demandaient pas. Ils auraient crevé plutôt. »


Le soir du 11 février, la famille Soubirous dit la prière. A un moment, Bernadette se met à pleurer. Depuis le matin, sa mère est inquiète. Elle va demander conseil à la femme d’André, Romaine. Toutes deux consolent Bernadette. 


Par la suite, André Sajous fut un soutien pour Bernadette. Il était présent à Massabielle lors de plusieurs apparitions. Entre autres, le 7 avril, avec le docteur Dozous. 


Dans leur  misère, leur déchéance, les Soubirous n’ont pas été abandonnés par leur famille. Ils quitteront le cachot, sans doute, en septembre 1858.     

 
 
 

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