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La gare

Chronique hebdomadaire n° 25 - Deuxième Dimanche de Pâques, 27 avril 2025


Pour être franc, on n’est pas tout-à-fait sûr que, le 4 juillet 1866, Bernadette ait pris le train à la gare de Lourdes. Peut-être ne fut-ce qu’à Tarbes. En tout cas, il est certain qu’elle n’est pas passée en train devant la grotte : avant les constructions modernes, c’était la joie des pèlerins de découvrir la grotte et son buisson de cierges après leurs longues heures de trajet. Ce  n’était pas possible en 1866, car la liaison avec Pau ne sera réalisée que l’année suivante. 


Mais ce qui est sûr, c’est que Bernadette a connu la gare. Depuis son enfance, elle a pu entendre parler de l’arrivé du chemin de fer. Les premières rumeurs datent des années 1840. En 1855, l’abbé Peyramale écrit : « Il paraît que nous aurons dans peu le chemin de fer aux premiers jours. Telle est la volonté de l’empereur. » 


Le projet d’une ligne Toulouse-Bayonne est ancien. Mais par où devait-elle passer ? En ligne droite, sur la plateau de Ger ? Ou bien faire le détour par Lourdes ? Il ne faut pas oublier que Lourdes était la troisième ville du département, non loin d’Argelès, sous-préfecture. De plus, Lourdes était à proximité des carrières. 

La décision ministérielle définitive date du 30 novembre 1861, quelques semaines avant la publication du Mandement de Mgr Laurence et à une époque où aucun pèlerinage n’est encore organisé. Les travaux commencent à la fin du mois d’avril 1862. La gare de Lourdes est inaugurée le 9 mars 1866 et le premier train s’y arrête le 27 mars, tiré par la locomotive « Ville de Béziers ». 


A en croire les témoins de l’époque, parler de « gare » est un euphémisme. Il s’agit d’une simple cabane en planches, le long de l’unique voie ferrée. La salle d’attente, munie de deux banquettes mesure 16 mètres carrés, la surface du cachot. « Notre pauvre gare de planches » (1872) est une « niche à chiens » (1873). L’année suivante, « il y a eu un ouragan : dommage qu’il n’ait pas complètement emporté la cabane qui sert de gare ». 


Les protestations ont dû être suffisamment énergiques et les trains spéciaux, dits « trains de plaisir », amenant des pèlerins être si nombreux qu’une nouvelle gare est construite, en dur, en 1875. Après d’autres aménagements, elle  verra débarquer des millions de pèlerins entre 1887 et l’an 2000. Au cours du temps, les voies se multiplieront, de nouveaux équipements seront installés, des ateliers pourvoiront à l’entretien : mais c’est une autre histoire ! La gare a été modernisée pour entrer dans le troisième millénaire (2000-2001).   


Le chemin de fer a joué un très grand rôle dans le développement des pèlerinages. Sans le train, notamment, les malades n’auraient jamais pu venir à Lourdes au dix-neuvième siècle. Mais c’est un anachronisme d’attribuer aux pèlerinages la décision de faire  passer par Lourdes la ligne Toulouse-Bayonne qui sera complète en 1867.         

 
 
 

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