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Au temps de Pâques



Chronique hebdomadaire n° 24 – Dimanche de Pâques, 20 avril 2025


Comment Bernadette a-t-elle vécu la Semaine Sainte ? Nous n’avons aucun renseignement à ce sujet. Mais il faut savoir qu’à cette époque, les offices du Triduum étaient célébrés le matin et que les grandes dévotions de ces jours-là étaient la visite aux reposoirs du Saint-Sacrement et le Chemin de croix. La vigile pascale, elle n’a été restaurée et célébrée le samedi soir que par le pape Pie XII, mais Bernadette a sûrement vu le cierge pascal. 


La semaine de Pâques sera marquée par la 17ème apparition, qui donnera lieu au « miracle du cierge ». Le scenario n’a rien à voir avec les apparitions précédentes.


L’ancien maire d’Adé et marchand de vins, Blaise Vergez, dit « Blazy », s’est trouvé mieux après avoir lavé son bras endolori avec l’eau de la grotte. Il veut en remercier celle qu’on peut désormais appeler la Sainte Vierge puisqu’elle a fini par décliner son nom le 25 mars. Pour charger Bernadette de la commission, il la fait chercher à Lourdes par son fils. Le mardi 6 avril, Bernadette fait donc le trajet en « break », comme le note Jacomet. Elle déjeune chez M. Vergez, dans une belle maison de la rue principale. Le curé d’Adé, l’abbé Flurin, est présent. L’après-midi, elle revient à Lourdes, va voir l’abbé Pomian à l’église et passe un long moment avec deux pieuses demoiselles et l’abbé Serres, le quatrième prêtre dans l’équipe de Lourdes. Le soir, elle revient à Adé (en break ?). Ses parents pourront dire : inutile de faire le siège du cahot ; la petite n’est pas là. 


Je ne raconte pas l’apparition du lendemain, puisque ce n’est pas l’objet de ces chroniques. Mais disons un mot sur Adé. Avec ses 669 habitants, Adé fait presque jeu égal avec Pouyeferré, mais très loin derrière Saint-Pé qui comptait alors 2 723 habitants.   



Aujourd’hui, comme en 1858, le village est traversé par la route Tarbes-Argelès. Mais la route de 1858 n’était pas celle d’aujourd’hui. Au temps de Bernadette, c’est la rue principale, où habitait M. Vergez, qui en tenait lieu. La route actuelle est une déviation. Sans doute, un jour, y aura-t-il un contournement ! En arrivant de Tarbes, le voyageur peut faire une halte à la chapelle du Rosaire. Bernadette y est peut-être allée, car elle date de 1787. A l’entrée du village, le voyageur trouve le lavoir qui ne sert plus mais qui n’a pas bougé. 


Bernadette n’a pas vu l’église actuelle qui a été construite entre 1866 (année du départ de son départ pour Nevers) et 1878. Ce n’est pas un hasard si l’église d’Adé fait penser à la basilique supérieure de Lourdes : elles ont, toutes les deux, le même architecte, Léopold Hardy. 



Comme dans la ville de Lourdes, l’ancienne église était en mauvais état et la municipalité décida d’en construire une nouvelle. Mais, à la différence de Lourdes, l’emplacement n’a pas changé. L’église est placée sur l’ancienne motte féodale, là où s’était trouvé un petit château, avec des murs dont il reste des éléments, et une tour de guet qui protégeait Lourdes des visiteurs mal intentionnés en provenance de Tarbes. Comme la tour du « Petit Couvent », à Lourdes, surveillait la vallée du Gave, vers l’Ouest. La tour d’Adé avait été endommagée lors d’une attaque anglaise. Rasée au 16ème siècle, elle avait laissé place à l’église dédiée à saint Hippolyte, martyr romain du troisième siècle : au-dessus de la porte principale, une sculpture due à Soeur Mercedes, moniale d’Ozon, évoque le saint patron de l’église.

 
 
 

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